Une huile végétale retirée du marché belge
Une huile peut en cacher une autre. De l'huile végétale contenant de l'huile de moteur et une graisse animale pour friture susceptible de provoquer la maladie de Creutzfeldt-Jakob ont été récemment retirées du marché belge, ont rapporté ce mercredi des chaînes de télévisions belges.
L'huile de tournesol avait été mélangée à de l'huile minérale et embouteillée par une société française non identifiée, a affirmé la chaîne privée RTL-TVI.
L'Agence fédérale belge de la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a estimé qu'en dessous de 10% le taux d'huile de moteur incorporé à cette huile d'assaisonnement ne comportait en réalité pas de danger pour la santé, parce que très purifiée et peu absorbée par l'organisme. Mais les bouteilles en contenant davantage ont été retirées, à titre de précaution puisqu'aucune victime n'a été signalée.
Confectionnée avec la colonne vertébrale de bovins
Quant à la graisse pour friture, importée de Suède, elle a été retirée également par précaution par l'AFSCA, a expliqué la chaîne publique RTBF, parce qu'elle était confectionnée en partie avec la colonne vertébrale de bovins. Un lien a été fait ces dernières années entre les abats des bovins touchés par la maladie de la «vache folle», ou encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), et la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez des humains qui en ont consommés, provoquant leur mort.
En mai dernier, le «Canard enchaîné» avait révélé que 40.000 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne coupée au lubrifiant pour moteur avaient été distribuées en Europe.
De l’huile de moteur dans de la mayonnaise vendue en France
40.000 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne coupée au lubrifiant pour moteur ont été distribuées en Europe, d' après des révélations du «Canard enchaîné». Des produits alimentaires fabriqués à partir de cette huile n’auraient pas été retirées du marché, officiellement «en l’absence de toxicité aiguë».
L'histoire commence le 21 avril quand le groupe Saipol, maison mère des mayonnaises Lesieur, informe la Répression des fraudes que des escrocs leur ont livrés une cargaison de 40.000 tonnes d'huile de tournesol ukrainienne coupées avec 280 tonnes d’huile de moteur.
Blocage des ventes levé
Dès le 26 avril, des produits sont enlevés des rayons, l’enseigne Carrefour admet par exemple en avoir retiré pas moins de 200. Mais la Répression des fraudes a publié le 7 mai une note très peu rassurante révélée par le «Canard Enchaîné»: «Le blocage des produits ayant moins de 10% d’huile de tournesol contaminées est levé depuis le 2 mai, ceux contenants plus de 10% sont soumis au blocage et retrait».
Autrement dit, les industriels et les distributeurs peuvent continuer à vendre les produits contaminés, tant qu’ils contiennent moins de 10% d’huile contaminée. Motif invoqué par la Répression des fraudes: «l’absence de toxicité aiguë». La Commission européenne, qui est à l’origine de la décision, explique au «Canard enchaîné» que l’huile de moteur incriminée n’est pas si dangereuse que ça: un homme de 60 kg peut en ingurgiter jusqu’à 1,2 gramme par jour sans risque. Pas sûr que les consommateurs européens soient rassurés.
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